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Surfaces du trésor de Picasso en France

Surfaces du trésor de Picasso en France

Mai 16, 2024

Des centaines d'inconnus Oeuvres de Pablo Picasso des dizaines de millions d'euros ont fait surface en France entre les mains d'un électricien retraité de 71 ans qui se dit être un cadeau du maître.

Datant du premier tiers du XXe siècle - considéré comme la période la plus fertile de Picasso - les 271 pièces sont évaluées par des experts à plus de 60 millions d'euros.


Et les nouveaux dessins, peintures et études sont désormais au cœur d’un bras de fer légal entre l’électricien, Pierre Le Guennec, et les héritiers de l’artiste qui estiment qu’ils doivent avoir été volés et ont déposé des accusations.

"Personne ne peut sérieusement croire que l'artiste a fait ces cadeaux, c'est complètement fou", a déclaré lundi à l'AFP l'avocat de la famille Picasso, Jean-Jacques Neuer.

"Cet électricien, qui prétend être un ami de longue date, n'a jamais été entendu parler malgré le fait que nous connaissions maintenant tous les détails de la vie de Picasso."

Les Picassos datent tous de 1900 à 1932 - des années de l'artiste en tant que jeune en difficulté fraîchement arrivé en France de Barcelone, jusqu'aux premières grandes rétrospectives de son travail.


Les trésors de la collection comprennent neuf collages cubistes extrêmement fragiles - estimés à eux seuls à quelque 40 millions d'euros - ainsi qu'une aquarelle de la soi-disant période bleue du maître espagnol.

Il y a également plus de 200 dessins, parmi lesquels plusieurs portraits de la première épouse de Picasso, Olga, ainsi que 15 études pour son œuvre de 1925 «Les Trois Grâces», et des sujets allant d'un combat de chiens à une crucifixion.


Le Guennec dit avoir travaillé à l'installation de systèmes d'alarme dans plusieurs résidences de Picasso, y compris une villa dans la ville de Cannes, sur la Côte d'Azur, pendant les trois années précédant la mort de l'artiste en 1973.

Il a dit qu'il avait reçu toutes les œuvres, soit par la défunte épouse de Picasso, soit par l'artiste lui-même.

Interrogé lundi sur la radio française RTL, Le Guennec a insisté sur le fait que les œuvres étaient librement données - tout en minimisant l'ampleur de la collection.

«Le maître et madame m'ont fait un cadeau. Ils me les ont donnés, comme ils auraient pu donner autre chose », a-t-il dit. «Ce ne sont pas des peintures - sinon j'aurais eu besoin d'un camion. C’est quelques dessins et fragments de croquis, c’est tout. »

"Je suis conscient qu'ils doivent valoir quelque chose - mais cela ne m'intéressait pas. Si j'étais, j'aurais essayé de les vendre il y a longtemps », a-t-il déclaré.

Il a dit qu'il s'était présenté avec les travaux après une période de mauvaise santé, de peur que ses enfants aient du mal à les expliquer.

Mais les héritiers de Picasso contestent cette affirmation, notamment parce que l’artiste était connu pour garder jalousement ses propres œuvres, se montrant souvent réticent à vendre et parfois même à racheter les pièces préférées dont il avait été séparé.

Et ces cadeaux que Picasso a faits ont toujours été signés, affirment-ils.

"Franchement, ça ne tient pas debout", a déclaré à Libération Claude Picasso, le fils de l'artiste et l'administrateur de sa succession. "Cela faisait partie de sa vie."

Le fils de Picasso a été alerté pour la première fois en janvier lorsqu'il a reçu 26 photographies d'œuvres présumées de son père, qui lui ont été envoyées par Le Guennec.

En plus des photos de mauvaise qualité, il a reçu une lettre lui demandant d'authentifier les œuvres. Un autre ensemble de 39 images a suivi quelques mois plus tard.

Claude Picasso a refusé, seulement pour recevoir une visite en septembre dans ses bureaux parisiens du couple âgé du Guennec, qui s'est présenté avec une valise remplie de 175 œuvres du maître, dont deux cahiers contenant 97 dessins - dont aucun ne figure dans les inventaires officiels du travail de l'artiste.

Une fois que les experts ont authentifié toutes les œuvres, les héritiers de Picasso ont déposé plainte le 23 septembre pour trafic de biens volés.

L'ensemble de la collection a été saisi du domicile du couple sur la Riviera deux semaines plus tard et est détenu dans un coffre-fort près de Paris par le bureau français de prévention du trafic d'œuvres d'art, OCBC, qui a confirmé la saisie à l'AFP.

Le Guennec a été brièvement détenu pour interrogatoire mais ni lui ni sa femme n'ont jusqu'à présent été inculpés dans cette affaire, a indiqué lundi à l'AFP son avocate Evelyne Rees.

"M. Le Guennec dit que s'il avait eu affaire à des biens volés, il n'aurait guère pu entrer directement dans la fosse aux lions", en contactant les héritiers de l'artiste, a-t-elle expliqué.


Le trésor caché d'un ami de Picasso découvert par hasard lors d'une rénovation. (Mai 2024).


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