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Le collectionneur chinois Liu Yiqian vise l'ouest

Le collectionneur chinois Liu Yiqian vise l'ouest

Mai 3, 2024

Le magnat chinois Liu Yiqian est connu pour avoir acheté des antiquités chinoises chères… et parfois même pour en boire aussi, avec sa fameuse gorgée d'une tasse en porcelaine de la dynastie Ming. Le collectionneur d'art de haut niveau a même sa collection exposée dans le musée qu'il a lui-même fondé à Shanghai. L’année dernière, dans un acte agressif d’échange culturel, Liu a dépensé plus de 170 millions de dollars chez Christie’s pour Nu Couche de Modigliani (Nu couché), ce qui en fait le deuxième prix le plus élevé jamais payé aux enchères pour une œuvre d’art.

«Le monde est mondialisé… notre collection est principalement composée d'œuvres d'art traditionnelles chinoises (mais) nous allons nous étendre aux œuvres occidentales et asiatiques. J'espère que dans ma vie, je pourrai en collecter davantage en Chine et en Occident », a-t-il déclaré à l'AFP dans une récente interview au siège régional de Christie à Hong Kong. En effet, il prévoit de présenter l'œuvre dans son musée l'année prochaine, invoquant une «responsabilité sociale» pour permettre aux jeunes chinois de faire l'expérience des maîtres occidentaux.

Avec une richesse personnelle de 1,38 milliard de dollars, selon Forbes magazine, Liu est parmi les rangs des nouveaux super-riches chinois. Il a fait fortune dans l'immobilier et la finance et dirige maintenant un énorme conglomérat dans plusieurs secteurs, de la chimie aux investissements. Il a notamment acheté une peinture du maître chinois Zhang Daqian pour 35,93 millions de dollars chez Sotheby’s; une tapisserie tibétaine «thangka» du 15e siècle de 45 millions de dollars aux enchères de Christie’s et un achat de 8,2 millions de dollars d'un parchemin «ancien» de neuf caractères chinois, ce qui a provoqué plus de controverse quand il a balayé un groupe d'experts chinois respectés le ridiculisant comme faux.

Bien sûr, certains connaisseurs d'art occidentaux étaient inquiets à l'époque. Le maire de la ville natale de Modigliani (Livourne, Italie) a indiqué que le gouvernement italien aurait dû dépenser de l’argent pour acquérir le tableau afin qu’il puisse être conservé localement. Lors de l'entretien avec l'AFP, Liu a cependant noté que «Peu importe où ils se trouvent. La chose la plus importante est de les préserver ».

"Outre les œuvres d'art traditionnelles et contemporaines chinoises, les jeunes générations en Chine ont développé une reconnaissance plus profonde des œuvres occidentales", a-t-il déclaré, se détendant dans un fauteuil et parlant à travers une brume de fumée de cigarette. Nous ne pouvons pas exactement dire si Liu vise vraiment le vrai bien culturel, ou simplement suivre la collection d'art comme une mode, comme d'innombrables l'ont déjà dit après l'incident avec la coupe Ming, mais nous espérons que les choses se passeront mieux pour le paysage culturel du monde là-bas.

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